
Fuite en avant et moment présent ne font pas bon ménage. Tout comme moment présent et moment parfait, semblent ne pas s’accorder pour beaucoup d’entre nous.
Le premier, le moment présent est juste parfait quoi qu’on n’en dise et le second, le moment parfait est quant à lui, illusoire.
La fuite en avant est selon moi, une course au présent mais à contre courant car l’on souhaite atteindre la destination (future) en sautant les étapes (obstacles).
Pensant échapper à la lourdeur du quotidien, au poids de nos non-décisions, de notre non-action, cette fuite en avant via la rêverie d’un meilleur à venir est illusoire si elle n’est vécue que dans la tête.
Ainsi, l’on pense avancer dans la réalisation de nos souhaits, de nos rêves et de nos aspirations mais ceux-ci n’existent que dans notre esprit et peinent à prendre forme dans la réalité.
Au mieux, cette fuite en avant n’est qu’un moment passager et l’on comprend que cet état ne devrait pas être permanent…au pire, il s’agit d’une pause qui n’a plus de fin et dont on ne sait même plus où elle a commencé et comment y mettre fin, impulser le premier pas pour faire repartir le temps. C’est ainsi que l’on s’engouffre dans un cycle répétitif d’un pas en avant, deux en arrière et une difficulté chaque jour, plus grande, à combler le fossé.
Cette (douce et irréelle) parenthèse qu’offre la fuite en avant s’avère en réalité très malicieuse et vicieuse. D’un côté, elle nous nourrit, nous permet d’espérer, de rêver à un meilleur futur, de visualiser ce que nous souhaitons au plus profond de nous mêmes et de l’autre, elle nous ramène à une réalité, lorsque nous descendons de notre nuage ou que nous nous arrêtons de nous mentir à nous même, celui d’une stagnation ou d’une régression et de notre incapacité à être dans la réalisation concrète.
Quel est donc le juste milieu ?
Encore une question à creuser (ou pas).
Stay tuned
Yumi
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